Sénégal - Accès à l’eau potable & irrigation d’une ferme agroécologique en zone rurale sahélienne grâce à l’énergie solaire

Description : Accès à l’eau potable & irrigation d’une ferme agroécologique en zone rurale sahélienne grâce à l’énergie solaire
  • Localisation : Sénégal
  • ONG partenaire : SOL Alternatives Agroécologiques et Solidaires
  • Mécène : BNP Paribas
  • Dates : 2019 - 2020
  • Statut du projet : Archive
  • Engagement financier: 19 300 €
  • Projet sélectionné
  • En cours
  • Réalisé

Présentation de l’ONG

SOL Alternatives Agroécologiques et Solidaires

SOL est une association de solidarité internationale créée en 1980, qui a pour objectif de participer à la satisfaction des besoins essentiels des agriculteurs et à la valorisation de leurs rôles dans la société, dans une perspective de développement rural durable. SOL soutient des initiatives créées pour et par des organisations locales d’Afrique, d’Asie et de France, sur le long terme. Ses projets s’articulent autour de la priorité de replacer l’homme au cœur de son environnement, dans l’objectif de préserver la planète et de nourrir les Hommes.
SOL promeut ainsi l’accès à l’agroécologie paysanne, la protection des ressources naturelles et de la biodiversité, ainsi que la sécurité et la souveraineté alimentaires, à travers la formation professionnelle, la création d’activités génératrices d’emplois, la sensibilisation, le plaidoyer, la valorisation des cultures locales et la mobilisation. Agissant toujours dans une perspective d’accompagnement de partenaires locaux qui sont en charge de la mise en œuvre des projets, SOL apporte son expertise en montage & gestion de projets, suivi-évaluation, recherche de financements, capitalisation afin de développer au mieux l’autonomie des populations.

Le contexte du projet

Le Sénégal figure parmi les pays les plus pauvres. D’après le Programme des Nations Unies pour le Développement, le Sénégal était à la 164ème place sur 189 en 2018 selon l’Indice de Développement Humain (IDH). Tous les indicateurs du développement sont bas, particulièrement en zone rurale.
Plus précisément, en raison du changement climatique, la région de Louga est passée d’un climat soudanien à un climat sahélien en l’espace de 30 ans, avec une sécheresse persistante. Malgré le contexte naturel difficile, l’agriculture pluviale constitue l’activité principale des populations, mais est progressivement délaissée face à la perte de fertilité des sols usés par la monoculture, l’utilisation intensive d’intrants chimiques et le manque d’accès à l’eau.
En effet, Mbacké Kadior ne dispose que d’un accès à l’eau excessivement cher qui n’est pas soutenable pour les populations et ne permet pas l’irrigation des cultures. Dans ce contexte, l’exode rural est patent dans la commune de Mbacké Kadior et ses environs.
SOL intervient depuis 2011 au Sénégal dans le cadre de son projet de Promotion de la Souveraineté Alimentaire par la Valorisation des Céréales Locales, mis en œuvre en partenariat avec la Fédération des Organisations Non-Gouvernementales du Sénégal (FONGS) dans les régions de Kaffrine, Kaolack, Thiès et Diourbel.
En 2016, SOL a fait la rencontre de l’ONG des Villageois de Ndem, qui s’est engagée depuis 2014 dans la mise en place d’un projet de formation et démonstration de l’agroécologie dans le cadre de la valorisation du site historique de Mbacké Kadior. C’est ainsi qu’un partenariat de confiance s’est engagé et que le présent projet est né.

Présentation du projet

La problématique énergétique

Au Sénégal, si 62% de la population a accès à l’électricité, ce taux n’est que de 35% en zones rurales (données Banque Mondiale 2017). Le système énergétique du Sénégal repose sur l’utilisation massive de la biomasse et l’importation d’énergies fossiles. La croissance démographique entraîne une forte augmentation de la demande en énergie primaire, qui va être amenée à s’accélérer avec l’urbanisation et l’accroissement du trafic routier.
L’énergie solaire est abondante dans tout le Sénégal, qui reçoit un niveau d’ensoleillement global horizontal supérieur à 2000 kWh/m2/an et plus de 1500 kWh/m2/an de rayonnement direct. Le Sénégal a récemment inauguré plusieurs centrales photovoltaïques à Bokhol, Merina, et Sinthiou Mékhé.
La commune de Mbacké Kadior est reliée au réseau électrique national « SENELEC », qui pose d’énormes problèmes d’instabilité du courant et de variations de tension qui endommagent le matériel électrique et en particulier les pompes hydrauliques. Le premier forage de Ndem est tombé en panne du fait de cette problématique et a dû renoncer à ce mode d’alimentation pour envisager un approvisionnement énergétique solaire.

Les solutions retenues

Face à cette problématique énergétique, SOL et l’ONG des Villageois de Ndem ont choisi d’intégrer au projet la réalisation d’un forage à l’éocène équipé d’un système de pompage solaire. Un forage de 53 à 55 mètres de profondeur sera réalisé pour atteindre l’éocène, nappe d’eau renouvelable alimentée par les eaux de pluies dont la qualité est propre à la consommation humaine ainsi qu’aux cultures.
Pour le faire fonctionner, une pompe solaire LORENTZ sera mise en service et alimentée par 40 panneaux photovoltaïques de 250W avec une estimation de débit entre 8 et 12 m³/h.
Le solaire est la solution la plus adaptée au contexte, à la fois sur le plan technique (qualité de courant continue stable et pérenne), sur le plan social (prix d’accès à l’eau minimal) et sur le plan climatique (fort potentiel solaire de la région). Par ailleurs, le recours aux énergies renouvelables est en accord avec la mission de préservation de l’environnement et développement durable de SOL. Il permettra de couvrir les besoins en eau estimés à 128.75 m3/jour en moyenne avec 22.3 m3/jour pour la consommation humaine, 2.7 m3/jour pour la consommation animale, 101.75 m3/jour pour l’irrigation de la ferme pédagogique, 1 m3/jour pour la production artisanale et 1 m3/jour pour la future résidence.
Le forage sera relié à un château d’eau de 200m3 de capacité mis à disposition du projet par la mairie de Mbacké Kadior. Construit sur le site Nguiguiss Bamba par un programme de l’État, le château est aujourd’hui inutilisé faute d’infrastructures prévues pour son alimentation.